Marlis Ladurée
Marlis Ladurée ou la Divine Communion
On entre dans son atelier d’artiste peintre perché dans les hauts étages, au bord de Paris, comme en un petit palais céleste. Plafonds, murs, tissus… jusqu’aux faïences et aux mosaïques, toute la décoration intérieure y est semée d’étoiles. C’est dans ce havre quelque peu hors du monde que Marlis Ladurée crée ses Mandalas.
En sanskrit, le langage sacré des brahmanes indiens, Mandala veut dire “cercle” et plus précisément “cercle sacré” ou “cercle magique”.
Originaire de Berlin-Ouest, Marlis Ladurée arrive en France en 78 où elle sera l’une des premières à peindre des Mandalas contemporains.
Sa rencontre avec le “cercle magique – les diagrammes ésotériques”: “Il y a 25 ans et malgré des études en design et illustration appliqués à la mode, je me passionnais déjà pour l’Asie. Mon âme vient sûrement de làbas…”, pense-t-elle. La révélation se produit alors qu’elle suit une formation en1989 à la Fédération Française de Hatha Yoga de Shri Mahesh, quand une conférence était présente sur ce thème. L’élève en fera d’ailleurs son sujet de mémoire d’études (“Mandalas et yoga des enfants”), d’où l’intitulé de sa première création: “Mémoire”.
A posteriori, une suite logique à ses travaux antérieurs toujours inspirés des temples : corporels d’abord, mythologiques de l’Inde ensuite, cosmiques enfin.
Pour celle qui se donne comme symbole la rose (équivalent du lotus en orient) : » Peindre est une occasion de libérer les impressions, de recevoir et de transmettre des messages et des images du monde subtil”. La création, chez Marlis Ladurée, obéit à un rituel bien précis : “j’allume bougies, encens et musique (surtout des mantras), j’entre en état méditatif et, devant la toile blanche, palette en main, debout entre ciel et terre, je me laisse guider par les forces du divin. Quelque part, je quitte un peu ce monde pour un autre univers où je suis à l’écoute. Je demande grâce pour que l’énergie créatrice m’utilise comme pilier, comme instrument afin que je reçoive ce qu’elle veut mettre en matière. Je ne sais jamais à l’avance ce que la toile va devenir…
Quand cela devient compliqué techniquement, j’utilise des postures et des respirations yoguiques”. Plus qu’un art, une communion avec le divin !
Après des tableaux à l’huile agrémentés de pâte de verre cuite à la manière des mosaïques vénitiennes ou de pierres semi-précieuses (déjà présentés au siège de l’Unesco à Paris, au Nations Unies à Genève ou sur le Toit de la Grande Arche à la Défense), l’artiste complète sa formation aux ateliers du Louvre, se consacre la technique du glacis. C’est la technique de la peinture qu’ont utilisée les grands peintres depuis la Renaissance (Raphaël, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Ingres, Titien…).
Leçon : “le glacis est une peinture à l’huile très dilué, avec peu de pigments que l’on applique par couches successives. Cela permet de donner une profondeur et une transparence incroyables à la toile car les teintes sont obtenues par superposition”. La technique est cependant contraignante : entre chaque couche de glacis, la toile doit sécher au minimum deux semaines. “Bien sûr cela modifie ma façon de travailler”, raconte Marlis désignant les montagnes de toiles qui occupent son atelier céleste, “mais, grâce au glacis, la lumière traverse la surface de la toile au lieu d’y rebondir, elle sort du tableau comme d’un vitrail de cathédrale.” Article : Gwenaëlle Jourdain, journalist
Photos : Michel Lidvac
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